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Date :

29/6/2023

Comment le leadership positif nous rend plus responsables

Jean-Philippe Courtois
Jean-Philippe Courtois
Ex-EVP, Président de Microsoft Corp., Président de Live for Good
Comment le leadership positif nous rend plus responsables

Bienvenue dans cette nouvelle édition de Positive Leadership and You.

J’ai été ravi de lire toutes vos réflexions récentes sur la connexion à notre objectif profond. Merci de les avoir partagées. J’adore lire vos commentaires.

Ce mois-ci, nous nous concentrons sur la responsabilité : comment l’utiliser pour être plus intentionnels dans notre impact positif ; comment créer un espace sûr pour que les autres soient responsables ; et pourquoi nous devons penser à ce que nous devons aux générations futures.

Moi : Me concentrer sur notre développement personnel, notre bien-être et une attitude positive

Socrate nous dit : « connais-toi toi-même ». Pour vraiment le faire, nous devons être honnêtes et admettre à la fois le bon et le mauvais. Mais une fois cela accompli, nous pouvons utiliser cette connaissance pour nous responsabiliser, devenir de meilleures versions de nous-mêmes et, en fin de compte, mener une bonne vie.

J’ai récemment invité Dandapani, prêtre hindou, entrepreneur et maître en méditation, dans mon podcast. Parmi les nombreux sujets abordés, nous avons discuté de la façon dont nous pouvons être plus responsables du temps que nous passons (ou gaspillons), dans un monde où les heures chaque jour sont limitées et les distractions multiples.

Dandapani suggère que la vie est la manifestation de l’endroit où vous investissez votre énergie. Nous devrions identifier les événements non négociables et récurrents dans une journée moyenne et nous y concentrer. Il illustre cela avec le temps qu’il passe avec sa famille :

Chaque jour, je parle avec… ma fille. C’est non négociable et récurrent. Chaque fois que je lui parle, je garde ma boule de lumière sur elle. Elle dévie, je la ramène. Elle dévie, je la ramène. Et je suis implacable dans cette pratique… La façon de faire durer une pratique, de lui donner de la traction et de la pérennité, [c’est de] trouver des choses qui se produisent dans ta journée, qui sont non négociables, et de t'y exercer.

Il recommande quatre étapes autour desquelles construire votre vie quotidienne : objectif, concentration, simplification et sacrifice. Car si vous connaissez votre objectif dans la vie, vous pouvez vous concentrer. Si vous pouvez vous concentrer, vous pouvez simplifier l’endroit où vous passez du temps. Et si vous pouvez simplifier votre emploi du temps, vous pouvez sacrifier ce qui compte le moins et devenir naturellement plus responsable de votre impact positif.

J’ai adoré ce que la présidente et co-DG de Ariel Investments, Mellody Hobson, a partagé à propos de sa “responsabilité radicale”. Il s’agit d’un état d’esprit qui signifie assumer la responsabilité de ses pensées, de ses humeurs, de ses comportements et de ses résultats. Comme Dandapani, Mellody utilise la famille comme exemple dans la façon dont elle a pratiqué cela.

En tant que cinquième et dernier enfant de la famille – même si elle savait être très aimée – elle ne recevait pas beaucoup d’attention, ce qui l’a rendue incroyablement indépendante. Elle a dû comprendre les choses par elle-même, prendre conscience de ce qu’elle savait ou ignorait, et se débrouiller.

Cela a été « l’un des plus grands cadeaux » que Mellody ait jamais reçus, car très tôt, elle est devenue responsable de ses actions. Elle a appris la valeur de l’échec, ce qu’il faut pour réussir, et s’est sentie renforcée par ce processus de connaissance de soi.

Stephen R. Covey, le penseur du monde des affaires et auteur, nous a offert beaucoup de sagesse sur la performance humaine. L’un de ses dictons les plus éclairants était “la responsabilité développe la capacité d’agir”. Stephen était un fervent défenseur du choix personnel et du droit de chacun à prendre des décisions comportementales. Après tout, “soyez proactif” arrive en première position de sa célèbre liste dans son livre révolutionnaire, ‘Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent’. En d’autres termes, ne vous cherchez pas d’excuses et ne rejetez pas la faute sur les autres. Si vous voulez de bons résultats, prenez des décisions qui produisent ces résultats. Le livre a plus de 30 ans mais reste d'actualité. Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous le recommande. Je sais que vous le trouverez très utile.

Cela me rappelle un autre point que souligne Socrate. Lorsqu’il dit : “Que celui qui veut changer le monde commence par se changer lui-même”, je l’interprète ainsi : nous ne pouvons générer de la responsabilité chez les autres – qu’il s’agisse de coéquipiers, de la famille ou d’amis – que lorsque nous commençons à intégrer la responsabilité personnelle dans nos vies.

Vous pouvez écouter ma conversation avec Dandapani ici :

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Et retrouver mon podcast avec Mellody ici :

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Moi & les autres : Se connecter et donner aux autres les moyens d’accomplir plus.

Un leader qui pose les bonnes questions et laisse les autres y répondre, plutôt que de se précipiter pour tout résoudre, est un leader qui responsabilise les autres, ce qui nous aide à apprendre et à progresser.

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Peu de personnes mettent cela en pratique aussi clairement que les leaders dans le sport de haut niveau, comme Pete Carroll , l’entraîneur exceptionnellement performant des Seattle Seahawks, que j’ai eu le privilège d’interviewer dans les premiers épisodes de mon podcast.

Pete parle de l’importance de créer un espace sûr avec des valeurs partagées et une responsabilité collective. C’est un environnement qui favorise une approche positive de la compétition, où l’on peut admettre ses erreurs et grandir ensemble, malgré la pression d’une équipe de haut niveau. Ici, la compétition ne consiste pas à battre son adversaire. Il s’agit d’être responsable pour donner le meilleur de soi-même, et aider les autres de son équipe à faire de même. Cela fait partie d’une philosophie de leadership plus large, que Pete a développée dans son livre : ‘Win Forever’. Une lecture excellente, même pour les non amateurs de sport.

Ce type de responsabilité ne repose pas sur un leader qui rejette les responsabilités sur les autres. Il s’agit plutôt d’un environnement où chacun est responsable envers son équipe. Cette vision remplace l’ancienne idée qui valorisait uniquement quelques stars ou meilleurs éléments – dans le sport comme dans l’entreprise – et affirme que chaque action compte, que chacun est responsable. Cela signifie aussi que les leaders doivent évoluer d’un style autoritaire vers un leadership orienté coaching.

Brian Moran et Michael Lennington partagent cette vision dans un autre livre que je recommande : Uncommon Accountability: A Radical Approach to Greater Success and Fulfillment. Selon eux, la responsabilité ne repose pas sur la contrainte, mais sur la liberté : la liberté de choisir ses propres actions et de poursuivre ce qui a du sens. Ils montrent aux leaders comment arrêter de gérer par les conséquences négatives et plutôt “tenir les autres pour capables”. Comme chez Stephen R. Covey, le choix personnel existe dans toutes les situations et interactions, mais l’objectif est de faire évoluer les mentalités pour que la responsabilité devienne moins “je dois” et davantage “je choisis”.

Pour approfondir ces idées, vous pouvez écouter l’épisode avec Pete ici :

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Moi & le monde : Avoir un impact positif sur le monde

Les paroles de Jacques contiennent tant de vérité. Nous devons tous être responsables de rendre le monde meilleur pour les générations futures. Je sais que beaucoup d’entre vous qui me lisez ressentent la même chose. C’est quelque chose en quoi je crois profondément, et sur lequel je me concentre chaque jour à travers mon travail dans le monde de l’entreprise, dans l’enseignement du management et via la fondation de ma famille.

Des leaders comme Paul Polman , ancien PDG d’Unilever et cofondateur d’IMAGINE, soutiennent que les entreprises et leurs dirigeants sont responsables bien au-delà des actionnaires : qu’ils ont un contrat social plus profond et plus significatif avec la société et doivent donc devenir ‘Net Positifs’.

Pour les jeunes entrepreneurs à impact positif, il y a une différence entre constater un problème et en prendre la responsabilité. C’est le défi que mon invitée du dernier épisode du podcast, Lucie Basch , a décidé de relever lorsqu’elle a fondé l’application Too Good To Go, qui lutte contre le gaspillage alimentaire en reliant les clients à des aliments destinés à être jetés.

Débutant sa carrière, elle a compris qu’un leader ou une entreprise ne doit jamais rester immobile dans sa mission. Grâce à une mentalité de responsabilité radicale, vous développez la conscience que vous pouvez toujours avoir un impact plus fort. Cela passe par un meilleur lien avec ses employés ou deux semaines passées à rencontrer des agriculteurs pour comprendre la complexité de leur quotidien.

Vous pouvez écouter ma conversation avec Lucie pour en savoir plus :

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Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que Lucie est loin d’être un cas isolé. Une nouvelle génération de leaders positifs s’engagent à faire le bien autour d’eux et pour la planète, en utilisant le pouvoir de la technologie pour amplifier leurs solutions. Comme Lucie, ils comprennent la responsabilité comme un devoir envers le monde dans lequel ils vivent. Mais nous devons élargir la définition de la responsabilité, et cela doit inclure aussi les entreprises établies.

Ce mois-ci, lors de la conférence annuelle de EFMD Global à Lyon, j’ai eu le plaisir de m’adresser à la communauté de l’enseignement du management, qui a la responsabilité d’aider une nouvelle génération à naviguer dans cette période de transformation sans précédent. Le Positive Leadership offre un cadre pour faire la différence en ces temps incertains, et j’ai été ravi de voir à quel point ce message a résonné. Vous pouvez lire l’article ici : https://www.linkedin.com/pulse/lead-good-jean-philippe-courtois/

Nous sommes tous responsables de notre impact sur cette planète, et il n’y a que quelques heures dans une journée. Ne gaspillons pas cette opportunité de créer un changement positif.

Bien à vous,

jp